Un contexte international bousculé

 

Concernant le gaz, la demande mondiale a augmenté au moment où la Russie retient sa production du fait du chantage lié à la guerre en Ukraine, mais aussi en raison du faible remplissage des stocks de gaz européens. Ajoutons-y les spéculations et le cocktail explosif du prix est en place.

Concernant l’électricité, là, nous, consommateurs, ne comprenons absolument pas cet emballement dans la mesure où les coûts de production d’électricité nucléaire sont stables et d’électricité non renouvelable (Enr) diminuent tendanciellement (ce qui les rend de plus en plus compétitif par rapport au nucléaire).

Le modèle français, mix énergétiques et consommations par secteur

Le responsable ? Le mécanisme européen de marché

Pour faire simple, bien que ce soit plus compliqué : le prix de marché est égal au coût de production de la centrale la plus chère de tout le réseau interconnecté européen dès lors qu’il y a nécessité de la mobiliser. Ce prix s’applique mécaniquement à la totalité de la production.

Mais en France, comment cela se passe-t-il pour les consommateurs ? Au moins deux outils réglementaires limitent les effets de cette crise :

  • La loi NOME (Nouvelle Organisation des Marchés de l’Électricité) est apparue 3 ans après l’ouverture officielle du marché de l’électricité français à la concurrence. Son adoption représente une étape majeure dans le processus d’ouverture du marché à la concurrence. En parallèle, elle a maintenu le principe des tarifs réglementés pour les petits consommateurs. Elle permet aussi aux particuliers ayant choisi de passer chez un fournisseur alternatif de revenir aux tarifs réglementés de l’électricité à tout moment. Mais ce tarif réglementé doit disparaître en juillet 2023.
  • Le dispositif ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique), mis en place le 11 juillet 2011 suite à la loi NOME, vise à permettre aux fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité à un prix régulé auprès d’EDF et de son parc nucléaire. L’ARENH est donc apparu dans un souci de développer la concurrence sur le marché de détail de l’électricité en application de la directive européenne de libéralisation du marché.

D’autres pays européens sont aujourd’hui moins protégés et les factures de gaz et d’électricité risquent d’être très élevées.

Le risque d’explosion des factures d’énergie conduit l’Union européenne à engager :

  • une réforme complète et en profondeur pour découpler les prix de l’électricité de l’influence dominante du gaz : «Au-delà de la crise immédiate, nous devons penser à l’avenir. La conception actuelle du marché de l’électricité ne rend plus justice aux consommateurs, ils devraient récolter les fruits des énergies renouvelables à bas coût. Il faut donc découpler les prix de l’électricité de l’influence dominante du gaz» .
  • le plafonnement des revenus des producteurs d’électricité à base d’énergies renouvelables et de nucléaire pour financer, par ex., les ménages et entreprises vulnérables : «En ce moment, il n’est pas juste de réaliser des bénéfices extraordinaires grâce à la guerre sur le dos des consommateurs»,
  • A plus long terme, élargir les approvisionnements en mettant sur pied une nouvelle banque publique dédiée au développement de l’hydrogène.
Post-it Pense-bête

Vous souhaitez mieux comprendre la complexité de cet enjeu européen ? consultez le site pédagogique Touteleurope.eu

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