NOTRE IMPLICATION SOUHAITEE AU SEIN DU C.C.T.E.

Analyse critique constructive, force de proposition et plaidoyer expliquent notre engagement au sein du C.C.T.E.  

L’intéressante initiative de la Municipalité de Nanterre offre une occasion de partenariat à construire car répondre au  changement climatique et à l’appauvrissement de la biodiversité demande un engagement de tous.

Nous nous intéresserons particulièrement à l’un des objectifs énoncés dans le règlement intérieur : 

  • Suivre les engagements de la municipalité en matière d’écologie, sur des sujets comme : la lutte contre les pollutions, les énergies nouvelles, le développement du vélo, du bio dans les cantines, agriculture urbaine, etc.
Bords de Seine

Nos premières propositions

> Volet environnemental / Végétaliser :

– planter beaucoup plus arbres en ville (avec l’aide de la pépinière des Groues ?) et dans les zones d’activités, avec des variétés différentes pour favoriser la biodiversité – cf. les recommandations du CEREMA : mixer grands parcs (déjà existants avec deux parcs départementaux), voiries arborées, multiplication des interstices urbains végétalisés et création de canopées apportant de l’ombre.

> Volet mobilité / Liaisons douces :

  • perméabiliser les places de parking et faire des revêtements de voirie clairs ( cf. allée Georges-Polittzer refaite avec du goudron noir et des stationnements imperméabilisés  POURQUOI ?

> Tendre vers le développement d’une « ville du ¼ d’heure » : tous les services essentiels à moins d’1/4 d’h à pied, fermeture de la circulation des véhicules à moteur aux abords des écoles, soit aux horaires de sortie, soit complétement.

> Volet énergétique / Logement :

  • Faire un guichet unique à la mairie pour orienter les propriétaires vers des travaux d’isolation des logements couplés aux aides financières avec des artisans agréés (cf. Ville de Sceaux) pour atteindre l’étiquette A : cf. problématique actuelle des DPE.
  • Pour la rénovation énergétique des logements des particuliers, la Ville de Nanterre renvoie vers l’ETP Paris Ouest La Défense, c’est à notre avis insuffisant…Pourquoi ne pas signer une délégation de service public D.S.P. entre la commune et le territoire Paris Ouest la Défense P.O.L.D. où des conseillers municipaux de Nanterre sont présents au sein de l’assemblée  décisionnaire ?

  > Volet urbanisme / Voirie et bâtiments

  • créer des fontaines à jets d’eau/miroirs d’eau dans tous les quartiers, et des mares dans les zones d’activité,
  • végétaliser les toitures des équipements municipaux ou les peindre en blanc,
  • inciter financièrement les bailleurs et syndic à peindre les toits des immeubles en blanc,
  • conditionner l’obtention des PC (construction, extension ou rénovation) à la mise œuvre de techniques de lutte contre les ICU : toits d’immeubles/magasins/entrepôts blancs, pourtours paysagers et arborés, matériaux bas carbone, interdiction de clim électrique pour privilégier la ventilation naturelle, pergolas, etc.
  • créer une ferme urbaine à l’image de l’Agrocité à Gennevilliers ou de celle de Châtenay-Malabry pour en faire un centre de pédagogie grand public et de formation ouvert en priorité aux bénéficiaires du RSA de Nanterre en partenariat avec un lycée agricole pour apprendre le maraichage et la permaculture. L’objectif étant de prendre conscience des enjeux climatiques en liant la terre-l’alimentation-les circuits courts-les déchets-l’empreinte carbone.
  • Permettre aux citoyens de cultiver pour les sensibiliser à la question climatique : contractualiser avec les OP HLM pour remettre des jardins familiaux au pied de chaque immeuble (bénéfices secondaires nombreux : renforcer le lien social, rompre l’isolement des + fragiles) avec des jardiniers professionnels pour accompagner la mise en œuvre. Cf. l’article : https://www.18h39.fr/articles/anne-claire-et-manu-ont-revolutionne-leur-quartier-grace-a-un-potager.html
  • accroître le nombre de terrains dédiés aux jardins familiaux : « 22 terrains à Nanterre sont dédiés aux jardins familiaux et 55 parcelles sont destinées à devenir des jardins potagers ou d’agrément » : pour 90 000 habitants
  • Quand une entreprise s’en va et que du foncier se libère : créer des mini-forêts comestibles à la place de nouveaux programmes de construction. certes, ces terrains à construire généreraient beaucoup d’argent à court terme, mais quel coût à long terme du point de vue de l’indice d’intégrité écologique I.U.C. et de la santé publique ?
  • concernant le « champs de la Garde » des terrasses de Nanterre : conventionner avec la Ferme du Bonheur pour pérenniser cet acteur pionnier : de nombreux Nanterriens viennent  cultiver le P.R.E. les dimanche et s’occuper des ruches…. C’est un trésor qu’il serait dommage de condamner.

Volet social : prise en compte des publics vulnérables d’un point de vue humain, pas seulement technique avec les espaces de fraîcheur refuges

  • visite des personnes fragiles à domicile, échanges intergénérationnels (cf. dispositif YES, Yvelines étudiants Seniors, dans le 78) avec les étudiants de la fac de Nanterre

> Volet loisirs : créer une zone de sports nautiques (Canoë / Catamaran) et/ou de baignade surveillée / sur les berges de Seine (Cf. Nautique Seine à Sèvres).

DES EXEMPLES INSPIRANTS

Peu concernée par l’industrie ou l’agriculture, les deux sources directes d’émission de GES (gaz à effet de serre) dans nos villes, causes des ICU, sont la mobilité et le résidentiel.

1/ Lutter contre la précarité énergétique, la politique de transition énergétique de la ville de Sceaux

Florence Presson, adjointe au maire aux transitions et à l’économie circulaire & solidaire à la ville de Sceaux.

« Sceaux est caractérisée par un nombre important de transports en commun, et une politique ambitieuse pour développer la mobilité douce et active, notamment le vélo.  La rue principale est piétonne depuis 1975, une ville à 30 km/h, des zones à 20 km/h, impliquée dans la ZFE (zone faible émission) portée par la métropole du Grand Paris, circulation à contresens des vélos… Sceaux est reconnue comme la première ville cyclable de moins de 20 000 habitants. »

 La rénovation énergétique performante des maisons individuelles

La rénovation énergétique est au coeur des politiques locales afin de résorber la précarité énergétique, améliorer la santé, la sécurité et le confort des habitants, permettre la réalisation d’économies pour les ménages et réduire la consommation de matières premières et l’émission de gaz à effet de serre.

Malgré les efforts, actions et processus mis en place de la part de l’État, les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts. En effet, réaliser des travaux tous les 2 où 3 ans ne permettra pas d’avoir une rénovation performante.

Or de nombreuses opérations de rénovation globale ont marqué la différence. Une maison qui a une étiquette énergétique « F » qui passe en « B », grâce à une rénovation performante, voit sa facture énergétique annuelle divisée par trois, par quatre, voire plus.

 Xavier Lemoine, maire de Montfermeil et vice-président de la métropole du Grand Paris, a présenté une étude, en 2018, qui pointe la problématique et les freins aux développements de cette rénovation performante.

Il s’agit de la complexité technique et administrative pour réaliser une rénovation, des difficultés pour accéder aux aides financières, des difficultés à financer le reste à charge, du manque d’accompagnement technique, d’un défaut de confiance et d’expertise envers les professionnels.

Lorsqu’il a proposé aux élus de la métropole de se rassembler pour mettre en oeuvre une démarche de massification de la rénovation énergétique, Philippe Laurent, maire de Sceaux, a été le premier maire à s’investir à ses côtés.

C’est sur ces constats et cet engagement que le Parcours de Rénovation Energétique Performante (PREP) est né. Il se base sur la mise en oeuvre de plusieurs bouquets de travaux avec l’objectif de tendre vers l’étiquette énergétique « A».

C’est avant tout une mobilisation locale qui est mis en oeuvre par le maire de la commune, défini comme le tiers de confiance de proximité.

Elle se traduit par l’intervention d’interlocuteurs compétents qui sont :

  • un référent à la mairie, il est le premier contact des ménages, il porte la communication et l’attractivité du Parcours de rénovation,
  • un interlocuteur privilégié pour les ménages, du montage du dossier administratif et financier à la fin des travaux (que nous nommerons « opérateur de proximité »). Il travaille en collaboration étroite avec les CAUE, les architectes des Bâtiments de France,
  • un coordonnateur technique (défini comme tiers de confiance technique) : copilotage avec Dorémi qui forme et accompagne des équipes d’artisans locaux.

Le volet “financement” nécessite un accompagnement particulier.

Actuellement, pour financer des travaux de rénovation, de nombreuses banques proposent des crédits à la consommation, le prêt à taux zéro, l’EcoPTZ et un crédit supplémentaire pour le cas où le reste à charge est supérieur à 30 000 €.

Ces solutions sont difficilement mises en oeuvre en raison du manque d’assurance des résultats, des conditions particulières des ménages, le transfert demandé des domiciliations bancaires et de la difficulté ou investissement nécessaires des banques en rapport avec le « faible » montant des prêts.

C’est face à ces constats qu’une offre a été co-construite avec la banque coopérative La Nef.

Cet EcoPREP se caractérise par un prêt de 12 000 à 75 000 €, sur une durée longue, pouvant aller jusqu’à 18 ans afin de garantir des mensualités réduites.

Ce montage financier particulier n’est possible que par le portage du 

  • Parcours de rénovation par le maire (tiers de confiance de proximité : politique de rénovation énergétique)
  • et le tiers de confiance technique : tous les artisans travaillent en équipe et sont formés par le  coordonnateur technique (méthode et lien avec Doremi).

 L’originalité et les particularités du PREP

  • La particularité du PREP est qu’il s’agit d’un processus qui est porté par les maires sur leurs territoires. Ils sont tiers de confiance auprès des citoyens et des artisans locaux, tout en développant une attractivité économique locale grâce aux chantiers engagés.
  • Grâce au financement d’opérateurs de proximité (Alec, Soliha…), les ménages sont accompagnés avant, pendant et après les travaux (pour éviter les effets rebonds).
  • Les équipes d’artisans sont formés et labellisés, ils bénéficient d’un accompagnement et d’un support sur le long terme.
  • La création de l’EcoPREP, prêt sur 18 ans, sans conditions d’âge ni d’assurances, tient compte d’une partie des économies réalisées par les ménages afin de faciliter le financement du reste à charge.

Mutualisation et partage du PREP

Les démarches et expérimentations portées par les maires de Sceaux et de Montfermeil ont permis d’aboutir à l’industrialisation du processus, soutenu par la métropole du Grand Paris et la préfecture d’Île-de-France.

Avec le soutien de l’Association des Maires de France et la pérennisation d’aides de l’État, en 2021, il sera possible de déployer le PREP sur l’ensemble des communes dont les maires souhaitent massifier la rénovation performante des maisons individuelles.

2/ Vers une ville du ¼ d’heure à Paris

Diana Filippova, conseillère auprès d’Anne Hidalgo

« Ville du quart d’heure et démocratie locale sont intimement liées. Concrètement, la « ville du quart d’heure », c’est quoi ?

D’abord, le quart d’heure. Il se réfère à la distance à laquelle on peut trouver autour de chez soi certains services que l’on considère comme étant essentiels.

Ainsi, les mobilités douces, la décarbonisation de la ville, l’abandon de la voiture sont constitutifs du Paris du quart d’heure.

Cinq à sept minutes, c’est la durée moyenne du trajet matinal des parents qui accompagnent leurs enfants à l’école. Là aussi, cela a un sens.

 L’un des piliers du Paris du quart d’heure, c’est l’école. On dit de l’école qu’elle est la capitale du quartier.

Que fait-on de cette école qui est un espace extrêmement fédérateur, qui accueille tout le monde, qui se veut un lieu de mixité ?

Comment fait-on pour l’ouvrir sur l’extérieur, y introduire de nouveaux usages qui peuvent la faire véritablement rayonner dans tout le quartier et en dehors des heures de cours ?

Notre projet consiste à créer des « cours oasis » afin que la cour puisse accueillir d’autres activités de service public et associatives. Il s’agit de faire déborder l’école sur sa proximité immédiate, en créant des « rues aux écoles » qui soient fermées soit à des heures particulières de la journée, soit de façon permanente. Ces nouveaux espaces publics, à l’abri du danger et de la pollution induite par la circulation automobile, sont idéals pour créer du vivre-ensemble, de la mixité, de la solidarité intergénérationnelle.

Un troisième point : On sait très bien que le quart d’heure pour une personne à mobilité réduite, ce n’est pas la même chose que le quart d’heure pour un jeune actif de trente ans qui n’a pas d’enfant, ou pour un parent qui doit récupérer les enfants et faire les courses.

Au-delà des services publics en lien avec l’éducation, la santé, le travail, la culture et le sport, ce Paris du quart d’heure repose fortement sur un maillage fort de commerces et d’artisans de proximité. Depuis, 2004, on investit fortement dans le remaillage en commerces de proximité : avant cette date-là, certains quartiers de Paris manquaient cruellement de commerces locaux autre que des chaînes.

Nous voudrions encore renforcer cela en permettant aux artisans et aux commerçants de rester, de s’implanter, d’apporter leurs savoir-faire et généraliser les circuits courts dans tous les domaines, de l’alimentation à l’habillement. Il va de soi que nous voulons qu’ils soient accessibles à tous. Cela passe par une forte politique de soutien à l’intégralité des filières, et par une incitation forte à la relocalisation de la production.

 Je prends comme exemple le projet de halles alimentaires dont nous ferons en sorte qu’elle soient accessibles tant aux personnes en situation de précarité qu’aux personnes âgées, aux familles à bas revenu, aux étudiants.

Vous l’aurez compris, la « ville du quart d’heure » s’inscrit pour nous dans une politique de la soutenabilité énergétique, environnementale et de l’intégration sociale.

Source : Cahier des Entretiens Albert-Kahn n°45 « Vivre local, nouvelle tendance ou nécessité ? »d

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Prochain C.C.T.E. samedi 26 novembre matin

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